Martine Henry 2

H20

« of 20 »

“Des abysses enfantines, l’eau me revient, comme un poème dont je ne sais s’il est aimé ou détesté !

D’aussi loin qu’il me souvient l’eau m’a toujours submergé, comme un ami/ennemi elle me poursuit et me subjugue.

Le paradoxe, c’est l’air qui me manque dans l’eau.

Dans l’air je virevolte et je flotte.

Dans l’eau, je bafouille et je coule.

L’avion me réjouit le bateau me chavire.

Le feu et le vent me fascinent et m’attirent.

L’eau m’inquiète, et je l’aime, là.

À quelques pas.

J’aime qu’elle m’entoure, pas qu’elle m’habille.

La douche est le seul moment où elle me touche, m’enveloppe comme un drap de soie, lisse et fluide, hors du temps et de l’angoisse de la sentir envahir ma chevelure et caresser ma nuque.

Chaude, très chaude, tel le liquide qui nous berce avant l’expulsion vers le froid et l’inconnu, où chacun, seul a le pouvoir de son chemin.

L’eau est vitale et où que je regarde je n’y vois que poésie. »

Bruxelles, le 6 juin 2018

Martine Henry

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